vendredi 14 septembre 2007

Confiance en Dieu, confiance en soi (texte)

Durant l’exposé et la discussion qui suivit, j’ai pris quelques notes à partir desquelles j’écris ce compte-rendu.

Résumé de l’exposé (notes)

La Bible parle de la confiance en Dieu. Aussi en soi, mais pas en nos illusions. L’homme doit examiner en quoi il a confiance en lui.
Abraham : « Quitte ton pays et la maison de ton père. » Il a confiance en Dieu mais aussi en lui-même lorsqu’il entame son voyage. Mais à un moment donné, silence de Dieu. En Egypte, Abraham perd confiance en Dieu, ce pourquoi il fait passer sa femme pour sa sœur. Dieu alors ne parle plus à Abraham mais à Pharaon : il utilise l’autre pour révéler la vérité.
Saint Seraphim de Sarov : il faut découvrir en nous-mêmes ce qui nous est propre, ce que Dieu nous a donné. Sur cela nous pouvons construire notre maison.
Que signifie se confier ? Se fier, s’assurer. Savoir s’appuyer sur quelqu’un. Comment trouver sa confiance en soi-même ? Il faut des appuis.
Les pères grecs parlent de synergie, de coopération entre Dieu et l’homme. Dieu compte sur l’homme. Il fait aller. Dieu aime l’homme engagé, qui agit.
Avoir confiance en soi conduit vers l’autre. Dieu est un Autre, il se révèle à travers l’autre. Mystère. Même à travers les ennemis.
Les épreuves donnent un peu de discernement, de certitude. Il ne faut pas avoir peur d’affronter les difficultés. L’homme est aussi celui qui discerne en esprit.
La vie spirituelle n’est pas une vie calculée d’avance. D’où l’importance du dialogue, d’entrer en communion avec la parole.
Ne pas aller contre soi-même. Se méfier de la souffrance. On peut être éprouvé et chanter, comme les trois jeunes gens dans la fournaise.
Se donner à l’autre mais en aimant l’autre.
Vivre dans l’Eglise est un art. Toujours l’homme pascal, dans la joie et l’allégresse.
Dieu donne la confiance.
Hors de l’ecclesia : communion entre les personnes, mais pas de Dieu.
Or la vraie confiance vient de Dieu.

Le dialogue

Père Marc : Est-ce la confiance de Dieu au fond de moi ? Rechercher le noyau profond où Dieu se cache et mettre sa confiance là.

Véra : Confiance en Dieu, en moi, en l’autre, c’est la même chose.

Père Nicolas : La personne humaine est tellement noble, riche, divine ! Dans la personne humaine, on découvre Dieu. Cf Dostoïevski. L’homme est grand, il faut le défendre de tout ce qui éloigne de lui-même et de Dieu.
Quand il n’y a plus de confiance en l’autre, c’est le vide = l’enfer.
Rétablir cette confiance, c’est la communion = la vie.
L’individualisme est un péché, une mort.
Les passions, une énergie qui peut dévier, détruire. L’Eglise donne la confiance d’aller vers l’autre. L’ecclesia, c’est l’humanité réconciliée.
Ceux qu’on ne peut pas aider : le vide. Quand des gens sont détruits, n’ont plus confiance ni en eux ni en Dieu.

Père Pierre François : La vraie épreuve, c’est quand il n’y a plus d’issue visible.

Père Matthias : En quoi la foi diffère-t-elle de la confiance ? En hébreu, le mot foi signifie fidélité.

Père Nicolas : En grec, la foi, c’est aussi la confiance. Cette force qui nous donne d’aller vers… La confiance en Dieu est indissociable de la fidélité en Dieu.

Natalie : Fidélité, avec l’idée de quelque chose qui se met en mouvement.

Père Matthias : Job a-t-il confiance en Dieu quand il maudit le jour…

Père Nicolas : Le monde d’aujourd’hui n’a pas de confiance. Cf Paul aux Thessaloniciens : espérance/confiance. « Nous ne sommes pas comme ceux qui n’ont pas la foi en la résurrection. » Nous pouvons plus facilement dépasser le moment où il n’y a plus de confiance en l’homme, il y a toujours la prière, nous pouvons le porter dans la prière.
Le paralysé de la fontaine de Bethesda, paralysé depuis 38 ans. Nous pouvons rester longtemps paralysés mais la confiance en Dieu donne une issue.

Père Maxime : Il nous faut acquérir la confiance en Dieu.

Anne Marie : saint Seraphim ?

Père Nicolas : Se retrouver soi-même : l’homme porte des dons de Dieu. Je ne construis pas ma maison sur l’autre mais sur moi-même. Chaque personne, c’est un monde de Dieu. On ne peut pas aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même. L’égoïsme est une déviation, mais l’ego existe. Comment avoir confiance en soi si on ne se découvre pas, si on ne découvre pas que Dieu nous aime ?

Diane : Le jugement. Si on se juge soi-même, c’est difficile d’avoir confiance. Est-ce que le jugement nous appartient ?

Père Nicolas : Cf Matthieu. Le dernier jugement , déjà inauguré dans notre histoire. Le jugement du Christ, c’est comme un sécateur pour enlever ce qui épuise la sève, enlever ce qui nous tue.

Père Maxime : « Ne jugez pas. »

Père Nicolas : Juger l’autre, le condamner, c’est lui mettre la tête sous l’eau.

Frédéric : Des fois, interpeller l’autre, le « juger », rétablit la relation. Attention au discours trop « positif » ! Il est important de dire aussi des choses dynamiques, en tension.

Père Nicolas : Dans l’Eglise existe une mémoire, quelque chose d’éternel. L’homme de foi n’est pas moralisant.

Jean Baptiste : Accueillir plutôt que s’appuyer. Notion de désir d’aller vers et d’abandon : accueil de ce qui se présente.

Père Matthias : Le jeune homme riche. Jusqu’où va la richesse ?

Marie Claire : Tous les stages de développement personnel mènent vers quelque chose de consommateur, à penser qu’il faut que les autres fassent les mêmes choses. Et puis on est pécheur, pas de beni oui oui ! Pourquoi le monde ne croit-il plus en Dieu alors qu’il développe la confiance en soi ?

Igor : Confiance en Dieu évidente. Sa volonté ou la mienne, si « la mienne » = processus d’efficacité. Non confiance en moi quand je fuis ma responsabilité. Avoir confiance en moi m’éloigne plus…

Frédéric : Le monde cherche l’ecclesia, hélas sans Dieu, mais parfois l’Eglise n’est pas assez ecclesia.

Père Nicolas : Ecclesia tou theou. Eglise de Dieu. Les frontières de l’Eglise ne coïncident pas toujours avec les limites canoniques (Florovsky). Dans toutes nos Eglises, un point reste.

Anne Marie : Se donner soi-même à manger, oui, mais il faut se rendre comestible et digeste !

Père Nicolas : Marc 6, 37 et sq.

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